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Livradois-Forez : Un atelier de conserverie pour lutter contre le gaspillage alimentaire

Livradois-Forez : Un atelier de conserverie pour lutter contre le gaspillage alimentaire

Une activité de valorisation des fruits et légumes est sur le point d’aboutir dans le Parc naturel régional Livradois-Forez, avec la création d’un atelier de conserverie au service des producteurs du territoire.


Dire NON au gaspillage alimentaire 

Valoriser les surplus de production comme les invendus alimentaires est une démarche à la fois éthique et économique. Comme en écho à la campagne de communication sur « les fruits moches », l’Epicerie Solidaire de Thiers s’inquiète que des fruits et légumes soient jetés alors qu’ils pourraient être consommés une fois transformés en compote, confitures, soupes. Dans une logique de lutte contre le gaspillage alimentaire et dans un esprit de solidarité, un projet de « conserverie solidaire » est en train de naître dans le Livradois-Forez. 

L’accès à un outil de transformation pour commercialiser des conserves de fruits ou légumes invendus car hors calibre ou en surnombre intéresse les producteurs,  comme l’a démontré une enquête menée auprès de 17 d’entre eux. Ils estiment que leur clientèle habituelle de marché peut être intéressée par une gamme de produits transformés localement. Des produits transformés leur permettraient aussi de diversifier leur offre, souvent limitée en hiver à quelques légumes de saison. Les productions laissées au champ pourraient être une source intéressante. 

Renforcer les emplois du secteur économique et social 

Les acteurs de l’insertion par l’activité économique et les Etablissements et Service d’Aide par le Travail (ESAT) ont été contacté pour développer cette activité de transformation de fruits et légumes au sein de leur structure. La visite de l’ESAT du Colombier, dans la Loire, a confirmé la faisabilité d’un tel projet. Cet atelier pour adultes handicapés travaille les produits apportés par les producteurs locaux intéressés par une mise en conserve ou la transformation de leurs fruits et légumes. Les employés de l’ESAT assurent toutes les étapes nécessaires à la transformation et au conditionnement des productions : préparation, découpage, cuisson, blanchiment, mise en bocal, capsulage, pesage, stérilisation, test de stabilité. 

L’ESAT Escolore à Egliseneuve près Billom s’est montré intéressé par le développement de cette activité dans son centre. Géré par l´Association Valentin Haüy, l’ESAT emploie 51 personnes handicapées déficientes visuelles travaillant dans 7 ateliers. La création d’un atelier « conserverie » permettra de faire travailler 8 personnes et jusqu’à 22 personnes pouvant être potentiellement formées pour 3 équipes tournantes, accompagnées d’un moniteur. Compte tenu de l’organisation du travail possible dans l’ESAT, la production possible de l’unité pourra atteindre 13 tonnes de produits pour environ 6 mois d’activités. 

Une organisation gagnant – gagnant 

La conserverie de l’ESAT Escolore proposera des prestations complètes de la confection à la stérilisation de conserves. Elle assurera des prestations de services de transformation de fruits et légumes en conserves pour des producteurs de fruits et légumes du territoire du Parc naturel régional Livradois-Forez, les matières premières et produits finis restant la propriété des producteurs. 

L’atelier de production comportera une partie préparation de légumes bruts, et une partie destinée à cuisiner les produits et stériliser les conserves destinées à être commercialisées par les producteurs sur leur propre marché. L’ESAT ne commercialisera pas de produits.

Ce partenariat gagnant-gagnant dans lequel les producteurs comme les employés de l’ESAT vont trouver des ressources supplémentaires va aussi combler le destinataire final, à savoir le consommateur. Il trouvera des produits locaux en toute saison et à petit prix car le coût des prestations est estimé entre 2 € et 3.5€ / kg de produits finis selon le type de produit (légumes travaillés – complexité de la recette).

Le montant des investissements nécessaires en équipements sera d’environ 100.000 € et l’aménagement des locaux d’environ 90.000 €. Le résultat serait positif dès la troisième année avec une production d’environ 100 autoclaves de différents types de conserves.

Un parfait exemple de démarche de développement durable à l’échelle d’un territoire.



Un article de Chantal Moulin

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