Décideur

Un nouveau président pour le MEDEF du Puy-de-Dôme

Un nouveau président pour le MEDEF du Puy-de-Dôme
Rencontre avec Claude Vincent, nouveau président du MEDEF Puy-de-Dôme

Hier soir, Claude Vincent a été élu président du MEDEF du Puy-de-Dôme. Cet homme de 66 ans, est un véritable entrepreneur. Après avoir travaillé dans le domaine de la construction de maison individuelle, celui-ci a décidé en 1986, de créer son entreprise RH Partners. Une entreprise de ressources humaines, reconnue de tous, qui gère aujourd’hui 2500 recrutements par an avec plus de 130 collaborateurs. Le Journal de l’Eco l’a rencontré afin de mieux le connaitre, comprendre sa conception de cette organisation patronale dont il prend désormais les rênes et les objectifs qu’il souhaite atteindre.


L’expérience de Claude Vincent à diriger un syndicat professionnel
Sa véritable force se trouve dans le « goût » qu’il a toujours eu pour « l’associatif ». Il explique : « dès que je suis entré dans la vie professionnelle, j’ai été dans la jeune chambre économique, ensuite j’ai intégré les DCF, où j’ai été président local, puis président régional, et lorsque j’étais à maison individuelle j’étais aussi au syndicat ».

« Je ne peux pas rester sans responsabilité »

C’est cet état d’esprit qui l’a orienté vers le MEDEF, qui très vite lui a fait confiance puis a su lui confier des responsabilités. Claude Vincent ajoute à cela, qu’il considère que tous les chefs d’entreprise possèdent les mêmes problèmes. Pour lui « nous nous défendons mieux en groupe que seuls. »

Les dirigeants du MEDEF, sont-ils tous à la tête de grandes structures ?

Malgré l’évolution de l’image du MEDEF, il émerge souvent cette idée. Claude Vincent rappelle que c’est « une mauvaise image ». Certes, il y’ a au sein du MEDEF le CAC 40, « mais s’il existait seulement ce critère d’adhésion, il n’y aurait que 40 adhérents ». Or il se trouve des adhérents qui viennent du monde des petites entreprises. Ainsi cette organisation patronale comporte des sociétés de 10 personnes, comme des structures plus importantes de 500 personnes.

« Pour le MEDEF du 63, on a effectivement une entreprise du CAC 40, mais on a essentiellement des PME, voire des TPE »

Cependant, le MEDEF a une faible place au sein de la région Auvergne-Rhône-Alpes car les « lyonnais regardent très peu le Puy-de-Dôme »
« J’ai toujours dit si on n’y va pas on est mort »
Claude Vincent exprime clairement son envie d’aller de l’avant, d’autant plus que l’atmosphère est propice. Effectivement, une réforme du MEDEF national est en train d’être mise en place. Celle-ci a pour but de donner beaucoup plus de place aux territoires en simplifiant l’organisation du MEDEF Paris, pour passer de 25 directions de travail à seulement 6. Ainsi cela redonne du pouvoir au MEDEF sur les territoires

Les 5 chantiers de Claude Vincent
Désormais à la tête du MEDEF du Puy-de-Dôme, celui-ci souhaite mettre en place cinq projets qui sont nécessaires au développement de l’organisation patronale.
1. Plus de collégialité. Pour lui, « un syndicat ne se dirige pas comme une entreprise mais comme une association avec des personnes qui partagent, et le président est porté par les autres. »
2. Être visible. Il aimerait que les avis sur l’économie, les sujets d’actualité soient plus présents au sein du MEDEF 63. Effectivement partant du constat que celui-ci ne s’est pas exprimé sur la crise des Gilets Jaunes et sur la taxe transport… pour Claude Vincent, l’organisation « est passée à côté de quelque chose ».
3. Remettre de l’intérêt dans le Mandat paritaire. Comme toutes les organisations syndicales, le MEDEF détient des mandats paritaires pour siéger dans des organisations liées à la formation, l’emploi ou la consommation, pour ne citer que ces exemples. La volonté de Claude Vincent est de faire s’exprimer davantage la parole de l’entreprise que veut défendre le MEDEF, par la voix de celles et ceux qui en seront dépositaires au nom de l’organisation syndicale.
4. Attirer des adhérents. Effectivement depuis la fusion avec la région Rhône-Alpes, les entreprises se sont éloignées et se désintéressent de l’action syndicale.
5. Plus de lien avec le grand public. Il souhaiterait avoir un discours qui existe sur les réseaux sociaux pour rejoindre les citoyens dans leur ensemble.

Entretien exclusif : Marc-Alexis Roquejoffre et Pauline Coclin



Un article de la rédaction du Journal de l’éco

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