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Le cinéma un vrai secteur économique en Auvergne-Rhône-Alpes

Le cinéma un vrai secteur économique en Auvergne-Rhône-Alpes

La loi NOTRe a réorganisé les compétences des régions et si la compétence culture est partagée, le chef de file dans le secteur du cinéma et particulièrement du court métrage reste bien la région. Cette dimension est très présente en Auvergne-Rhône-Alpes dont la renégociation de la convention avec l’Etat et le CNC est en cours d’écriture. La Région finance 10 à 15 longs métrages par an, sélectionnés notamment en fonction de critères régionaux.


Le CNC, partenaire des régions pour le cinéma

Le CNC, Centre National du Cinéma et de l’image animée,  est un établissement public sous autorité du ministre de la Culture et de la Communication et qui dispose de recettes affectées pour apporter des soutiens au cinéma. Le CNC apporte des aides à la création, à la production, à la distribution de films, au court métrage, à l’exploitation, aux industries techniques, aux cinématographies en développement, à l’exportation du film français. Les conventions CNC/Etat/région sont un outil essentiel du développement des œuvres audiovisuelles et cinématographiques en région. Avec la fusion des régions le cadre de ces conventions qui seront renégociées dans le courant de l’année, a changé. Une nouvelle dynamique pour préparer cette transition est en cours et la concertation a été lancée pour nourrir des grandes orientions.

Julien Neutre , directeur de la création, des territoires et des publics du CNC, présent récemment à Clermont-Ferrand pour rencontrer les producteurs et réalisateurs dans le cadre du festival du Court métrage de Clermont-Ferrand, a annoncé le renouvellement et le renforcement des aides à la production : « Le principe du 1 pour 2 qui veut que lorsqu’une région met 2 euros dans une œuvre, le CNC ajoute 1 € est un dispositif qui sera élargi à d’autres volets. » parmi lesquels :  l’émergence,  avec des bourses de résidence pour l’accompagnement des auteurs et des projets professionnels, l’accompagnement des TV locales pour le documentaire, le court métrage, l’accompagnement des régions dans leur politique d’animation culturelle des salles de cinéma.

«  Pour aller chercher les talents là où ils sont on a besoin de relais en régions. On souhaite que les régions se dotent d’une politique globale. Actuellement on attend les retours des régions et on verra comment adapter notre soutien. »

Dimanche 21 mai, durant le festival de Cannes, a été actée la signature de la convention cadre de coopération pour le cinéma et l’image animée 2017-2019 entre la Région Grand Est et le CNC, représentés par Pascal Mangin, Président de la Commission Culture de la Région Grand Est, et Christophe Tardieu, Directeur général délégué du CNC, en présence de Catherine Trautmann, Vice-Présidente de l’Eurométropole de Strasbourg.Auvergne Rhône-Alpes : terre fertile pour la création

La région Auvergne Rhône-Alpes est une terre fertile pour la création.

Avec la fusion des régions et des fonds de soutiens « un vrai territoire de cinéma » s’offre à la création en Auvergne Rhône-Alpes qui devient ainsi la deuxième région, après l’île de France, en terme de tournages, de filières, et de dynamique.
De nombreux lieux de création et de diffusions, plusieurs festivals et des sites de tournage maillent le territoire depuis de nombreuses années inscrivant le cinéma et l’audiovisuel dans la tradition.

Un nouveau règlement pour le fonds d’aide est en cours d’élaboration. Pour le moment, les équipes travaillent et laissent pressentir ce que seront les grandes orientations et les axes forts proposées aux élus : le soutien à l’émergence, l’aide à l’écriture, l’accueil professionnel qui peut avoir lieu par le biais de résidences comme celle de la jetée à Clermont-Ferrand pour le court métrage.

Une démarche que Catherine Puthod, chargée de mission cinéma, audiovisuel et nouveaux médias résume en une phrase : «  On prend les meilleurs pratiques des deux régions. » Porté par le bureau des auteurs  en région, une nouvelle orientation permettra également d’expérimenter des projets de long métrage.

Le court en région

L’aide à la production de courts métrages est l’une des multiples aides de la région . Elle accompagne les œuvres multimédia (Web, TV) et les courts métrages pour un budget d’intervention reconduit à l’identique en 2017, soit 500 000 € environ. Les budgets sont un peu plus importants sur les films d’animation dont la production coûte très cher. Le court bénéficie d’un fonds d’aide très compétitif mais les commissions sont très sélectives ; 50 à 60 projets sont étudiés à chaque session pour 4 à 5 retenus.

La région soutient ainsi environ 10 à 15 courts métrages par an avec un plafond d ‘aide à la production peuvent atteindre 30 000 €. Elle propose aussi des parcours d’intégration allant de l’écriture au développement, à la création, à la diffusion. Les critères élaborés par un comité professionnel sont avant tout la cohérence du scénario d’un point de vue artistique et l’originalité : «  On recherche dans le court une volonté réelle de s’inscrire dans le renouvellement de la création. Il faut penser son film dans ce sens là » recommande Catherine Puthod.

« Pour déposer son dossier il faut mettre toutes les chances de son côté : le présenter au bon moment, posséder un scénario fort, montrer une vraie préposition artistique et un scénario abouti en écriture. L’idée est que l’intention de réalisation soit cohérente avec le scénario ».
Pour cela elle propose de «  construire un eco système favorable. On va donc étendre nos aides au développement avec un fonds d’aide unique pour des projets audio-visuels, aides aux auteurs sélectionnés par une résidence d’écriture »  comme la résidence d’écriture du cour métrage à l’école d’architecture de Clermont-Ferrand.

Cette aide à l’émergence d’auteurs offre une couverture nationale. Son objectif est d’améliorer le soutien à la création et l’ancrage sur le territoire. Les auteurs ne doivent pas nécessairement résider en région mais ils doivent s’y investir pour le tournage. L’implication régionale se mesure à l’adéquation entre le film et le territoire. L’ancrage sur le territoire est important : 100 % de l’aide doit être dépensée en région.

Des structures d’accueil et d’accompagnement

Des aides existent en région à toute étape, de la conception à la diffusion : aide à la production de spectacle vivant, au développement de projets, à la production de courts métrages, aide au développement de projets pour les nouveaux médias, à la production d’animation, de fictions TV, etc.

Un autre volet est en cours de développement : la rénovation des salles de cinéma devrait permettre d’installer des équipement pour l’accueil de personnes handicapées et de réaliser des animations et médiations culturelles en direction de publics spécifiques. Le catalogue des salles adhérentes ( 45 salles) est disponible. L’objectif est de «  travailler sur la question des publics et avec les acteurs culturels ». Une expérimentation est lancée sur 4 ans avec appel à projet auprès des salles de cinéma. L’objectif est de soutenir les salles pour renouveler leur public.



Un article de Chantal Moulin

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