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Interview | L’énorme fatigue des chefs d’entreprise

Interview | L’énorme fatigue des chefs d’entreprise
Témoignage poignant, par vidéo du Président de la CCI Auvergne-Rhône-Alpes, Philippe Guérand

Philippe Guérand, Président de la CCI Auvergne-Rhône-Alpes livre un témoignage poignant sur l’état psychologique des chefs d’entreprise. Il alerte sur la perte de cohésion nationale qui s’annonce, par le risque de destruction de l’entreprise.


« Le sujet c’est l’état de l’économie et surtout l’état des chefs d’entreprise. Par rapport à mars il y a une différence fondamentale. C’était un premier coup de massue, certes, mais nous arrivions en quelque sorte… vierges de cette situation. Aujourd’hui nous avons des chefs d’entreprise qui sont fatigués. Fatigués par leurs exploitations, fatigués parce que cette situation génère énormément de travail, de soucis. Il y a la crainte du dépôt de bilan, celle de la non-perspective. Au bout d’un moment, quand vous ne dormez, plus que vous ne prenez plus de temps pour vous, vous êtes dans une fragilité psychologique évidente.

« Je sens des chefs d’entreprise qui sont usés, qui sont au bord d’un état dépressif »

« L’autre aspect à souligner est celui de l’équité ou plus exactement de non équité. Il y a un très fort sentiment d’iniquité. Auquel, s’ajoutent des sentiments d’injustice et de colère parce que les entreprises ont fait les efforts qu’on leur demandait et elles poursuivent ces efforts. Gel, masques, distanciation, procédure de gestion des cas contacts… Et pour autant ce sont-elles, qui se trouvent pénalisées. Que dire aux dirigeants des petits commerces vis-à-vis de cette obligation de fermeture, alors qu’il y a de grandes surfaces qui vont rester ouvertes ? Que dire à ces petits commerces alors que Amazone reste opérationnel et engrange des profits colossaux ? Que dire aux bars, aux restaurateurs, aux salles de sport, alors que ce sont des lieux identifiés et contrôlables pour autant contraints de fermés ? »

« Le virus ne circule pas davantage dans les entreprises, et pourtant ce sont elles qui vont payer »

« On va créer une situation de massification de nouvelle pauvreté. Je le redis, il y a un très fort sentiment d’injustice. Je suis très inquiet pour la cohésion de notre pays, parce que le premier lieu de cette cohésion c’est l’entreprise et que l’on est en train de le détruire ».



Un article de Marc-Alexis Roquejoffre

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