Auvergne

Le Paradoxe de l’égoïsme et de la bienveillance

Le Paradoxe de l’égoïsme et de la bienveillance

L’observation attentive des facteurs qui provoquent le bien-être nous amène à des constatations très déroutantes qui sortent du cadre de nos préjugés et de nos aprioris les plus communément admis.


Notre société très individualiste, nous pousse spontanément à rechercher en priorité la satisfaction égoïste de nos besoins et désirs au dépend souvent de ceux des autres. Une attention soutenue à ce qui se passe réellement quand nous prenons le temps de nous tourner davantage vers les autres à travers des activités telles que le bénévolat, la coopération et l’entraide nous amène à voir la réalité sous un autre angle et à constater qu’en réalité l’altruisme et l’attention bienveillante aux besoins des autres est bien plus souvent pourvoyeuse de satisfaction et de bien-être que celle centrée sur la satisfaction de nos seuls besoins et plaisirs personnels. De nombreuses études de chercheurs dans le domaine de la psychologie cognitive abondent dans ce sens et nous invitent à nous interroger sur la pertinence de nos prédispositions naturelles en la matière et nous incitent à changer de regard aussi bien sur l’égoïsme que sur la bienveillance.

« Soyez égoïste, aimez-vous les uns les autres »

Tournant le dos à la fois aux philosophies qui reposent l’une sur l’invariabilité et l’immuabilité de la nature humaine empreinte de misanthropie, cupide et égoïste et l’autre sur la bonté naturelle de la nature humaine, essayons, au lieu d’opposer ces deux visions de l’homme apparemment contradictoires, de les confronter positivement dans un esprit d’ouverture, d’acceptation et de non jugement. Il en ressort, à notre grande surprise, que loin de s’opposer, ces deux visions se complètent harmonieusement ce qui amène Mathieu Ricard à tourner notre attention vers la formulation de cette préconisation géniale du Dalaï-Lama : « Soyez égoïste, aimez-vous les uns les autres » qui relie ainsi harmonieusement, avec beaucoup d’intelligence et de profondeur, l’eudémonisme à l’altruisme.

A la lumière de cette découverte nous comprenons mieux pourquoi au cœur de la tourmente économique notre lien social, contre toute attente, ne se disloque pas et n’entraine pas l’arrivée massive de comportements collectifs et individuels de plus en plus asociaux mais bien au contraire s’associe à l’émergence de comportements et d’initiatives fondées sur la coopération, l’entraide et l’attention intelligente à la satisfaction et aux besoins des autres . Ce phénomène se manifeste au sein des nombreuses innovations dans le domaine des services à la personne et des initiatives telles que BlaBlaCar dans le domaine des transports partagés et frugaux, le Crowdfunding dans le domaine du financement des initiatives, chaque jour, de plus en plus nombreuses. Plus près de nous, nous constatons l’émergence de cette tendance de fond à travers la recherche d’un commerce et des échanges plus équitables ainsi que dans l’apparition d’organisation du travail plus tournées vers le concept d’entreprise libérée et la responsabilisation de ses acteurs tels que l’entreprise Lyocentre- Probionov qui fabrique des probiotiques, le cabinet RH Perfhomme et la plateforme d’échanges « Farkli », en création, au service des TPE, des PME, des artisans et des artistes de la région.

Les clubs APM clermontois … meilleur taux de pénétration national

Dans le même esprit, ainsi s’explique la multiplication des clubs APM sur Clermont-Ferrand à l’initiative de Gilles Flichy et Michel Nicolas à compter de 2007 qui a permis, malgré les fortes réticences au départ de plusieurs de ses membres, de faire bénéficier à une centaine de PME de la région de ce formidable réseau d’échanges, de formation et de solidarité au service du progrès de leur dirigeants et de hisser ainsi Clermont-Ferrand en tête des 275 clubs APM regroupant plus de 6 000 dirigeants répartis sur l’ensemble du territoire Français avec un taux de pénétration des entreprises du Grand Clermont cibles supérieur à 5% contre un peu plus de 2% pour la moyenne nationale.

 

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Une chroniquede Gilles Flichy

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