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Royat, une station thermale en constante évolution

Royat, une station thermale en constante évolution
Jean-Jacques Many, directeur d’exploitation des Thermes de Royat

Depuis sa création en 1862 la station thermale de Royat a connu bien des succès mais aussi quelques déconvenues, notamment à partir des années 1990 avec l’arrivée des prises en charge médicamenteuse des patients. Cependant, la station a toujours su rebondir et se renouveler avec la mise en place de nouveaux soins et une prise en charge globale des curistes. Le Journal de l’éco s’est entretenu avec Jean-Jacques Many, le directeur de Royat dont la carrière fût consacrée quasi-exclusivement aux stations thermales.


Jean-Jacques Many est diplômé de l’Institut Français de Gestion de Lyon (IFG) et de son département marketing, l’INM (Institut National du Marketing). C’est un peu par hasard qu’il vient au thermalisme par le biais d’un job d’été : « Il y a 25 ans, l’association Thermauvergne souhaitait renouveler l’approche de l’animation car la clientèle des stations connaissait une profonde mutation. Thermauvergne est donc allée chercher la compétence d’une référence dans le domaine de l’animation, le Club Méditerranée, afin de former des jeunes à ce métier. C’est ainsi que j’ai effectué une saison en tant qu’animateur à la station thermale du Mont-Dore, une station que j’apprécie d’autant plus que j’y ai des attaches familiales. », se souvient-il.

Après avoir passé 8 mois très agréables au contact des curistes et des touristes, Jean-Jacques Many se voit proposer une nouvelle mission par Thermauvergne : partir à la rencontre des curistes pour leur présenter les stations thermales d’Auvergne. Il sillonne le Nord-Pas-de-Calais, l’Alsace et la région Parisienne en tant que « Délégué à l’information thermale. » Ce poste est l’occasion d’approfondir sa connaissance des stations et des pathologies qui y sont soignées. « J’ai découvert l’univers et le fonctionnement des établissement thermaux avec une approche médicale, ce qui m’a été très utile par la suite lorsque la station de Royat qui cherchait à dynamiser sa clientèle auvergnate m’a embauché. J’ai ensuite occupé successivement les postes d’assistant et de directeur communication et marketing, puis directeur des Thermes de Royat. »

Ce parcours consacré quasi-exclusivement au thermalisme donne à Jean-Jacques Many une vision très opérationnelle du fonctionnement d’une station des années 2 000. Mais il n’en oublie pas pour autant l’histoire de « sa » station : « L’essor des thermes de Royat s’est produit sous Napoléon III qui, avec l’Impératrice Eugénie, étaient férus de thermalisme. Ils ont permis à Royat de se faire connaître en 1862 avec la construction du premier établissement qui est d’ailleurs toujours en activité. De nombreux hôtels ont fait ensuite leur apparition. Et puis la ville a bénéficié de l’arrivée du chemin de fer et de l’électricité qui ont donné une impulsion considérable à la station, une station qui se revendiquait à l’époque d’un thermalisme mondain. »

Faire bénéficier au patient d’une nouvelle qualité de vie

Il faudra attendre l’après-guerre et l’arrivée de l’assurance maladie pour que Royat connaisse un nouvel essor. En 1980 est construit un nouveau site thermal qui permet à la station d’accueillir durant cette décennie près de 25 000 personnes par an, faisant d’elle une très grande station française et la première d’Auvergne à l’époque. Cependant, Royat connait à partir des années 1990 une baisse importante de fréquentation. En effet, son orientation thérapeutique, essentiellement axée sur les maladies cardio-artérielles, se voit fortement concurrencée par l’évolution de la prise en charge médicamenteuse des patients et par l’essor de nouvelles technologies telles que la pose de stènes ou encore l’imagerie médicale.

Il faut se renouveler, changer profondément le mode de fonctionnement de la station. Ce à quoi s’attelle Jean-Jacques Many  : « Le traitement de Royat n’est plus un traitement de 1ère intention comme il a pu l’être jusque dans les années 1990. C’est aujourd’hui un traitement complémentaire à la chirurgie afin de faire bénéficier au patient d’une nouvelle qualité de vie. » La seconde orientation thérapeutique de la station, le traitement des rhumatismes, permet également à Royat d’augmenter sa fréquentation depuis 5 ans. De nouveaux soins sont apportés régulièrement avec l’utilisation du gaz thermal, des douches de vapeur et l’application de boues à usage unique. « Ce qui fait actuellement le succès de Royat, c’est d’avoir su, à partir des éléments naturels, développer des spécificités directement en lien avec la pathologie et l’agent thérapeutique, à savoir l’effet antalgique du gaz thermal », ajoute Jean-Jacques Many.

Aujourd’hui, Royat accueille environ 9 500 curistes par an, un chiffre en constante évolution qui témoigne du dynamisme de la station. 120 salariés sont aux petits soins pour les curistes durant la saison qui s’étend de la mi-mars à début novembre. Hors saison, ce sont 20 permanents qui assurent le fonctionnement basique de l’établissement. Il faut en effet élaborer, tout au long de l’année, une stratégie visant à mettre en place une nouvelle approche du thermalisme. C’est ainsi qu’ont été planifiés des programmes thérapeutiques tels que « La semaine santé » et «Les Instants mieux être ». La volonté de la direction est de développer de nouveaux soins. Cette année, la douche sous infusion en eau thermale carbo-gazeuse a été validée par la Sécurité Sociale. La station est également certifiée AQUACERT de niveau II, une certification nationale. « Nous sommes vraiment engagés dans l’aspect qualité, sécurité, efficience et efficacité des soins. », ajoute le directeur.

Également engagée dans la recherche thermale par le biais de deux études qui vont être mises en œuvre cette année, en partenariat avec l’Association Française pour la Recherche Thermale (AFRETH), la station de Royat est particulièrement fière d’avoir initié ces programmes portant sur les troubles musculo-squelettiques ainsi que sur l’arthrose et l’éducation thérapeutique. Autre innovation dont la station peut se prévaloir : la mise en place d’une cure thermale traditionnelle de 18 jours à laquelle sont associés des soins supplémentaires mis en œuvre avec les médecins thermaux. Ainsi, en plus des soins, des sophrologues, des diététiciennes, des coachs sportifs et des psychologues prennent en charge les patients. « Avec ces activités santé, nous donnons la volonté d’une prise en charge globale de la pathologie. C’est sans doute cette prise en charge globale qui sera le quotidien des curistes à l’avenir et ce qui leur fera retrouver une meilleure qualité de vie. Il faut en effet aller plus loin que le traitement traditionnel, être au plus proche de la réalité des nouveaux maux et s’intéresser à ces pathologies parfois ignorées des médecines traditionnelles. », conclut Jean-Jacques Many.



Publi-rédactionnel

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