Société

Fondation Abbé Pierre | Le mal-logement en Auvergne-Rhône-Alpes

Fondation Abbé Pierre | Le mal-logement en Auvergne-Rhône-Alpes
Crédit photo : Yann Levy

Dans ce rapport régional 2021, l’agence AURA de la Fondation Abbé Pierre a souhaité rendre visible les actions citoyennes qui ont fait l’objet d’un partenariat avec la Fondation Abbé Pierre et qui portent sur le logement de personnes aujourd’hui exclues des dispositifs institutionnels d’hébergement et de logement.


Le mal-logement est plus que jamais un thème d’actualité en cette période où le gouvernement nous demande, pour la troisième fois en un an, de rester chez nous. Le confinement n’est pas vécu de la même façon pour tout le monde selon la qualité, la taille et la situation du logement. Les confinements ont permis de refléter les inégalités qui existent sur le territoire et démontrer l’importance de disposer d’un chez-soi décent. Ce rapport de la Fondation Abbé Pierre en est la preuve. 

Les dispositifs d’accueil et d’hébergement des personnes sans-abri se trouvent aujourd’hui saturés sur de nombreux territoires de la région. À défaut de pouvoir bénéficier d’une solution de mise à l’abri, de nombreuses personnes n’ont d’autres solutions que de vivre à la rue ou en abri de fortune.

La Métropole de Lyon enregistre en 2019 près de 18.500 personnes sans domicile personnel. Parmi elles, 5.500 personnes sont sans-abri ou en squats/bidonvilles et seules 1/3 d’entre elles appellent le 115 pour seulement 600 mises à l’abri annuelles. Concernant l’hébergement d’urgence, avec 3.420 places, 5.118 demandes et à peine 1.002 admissions, 40 % des demandeurs restent sans solution dans l’année. En Isère, ce sont près de 2 demandeurs d’un hébergement sur 3 qui restent sans solution en 2019.

 

Aujourd’hui, la Fondation Abbé Pierre soutient 29 collectifs ayant apporté un toit à 313 ménages (soit environ 800 personnes) dans les départements de la Loire, de l’Isère, du Rhône, de l’Ain, de la Drôme et de l’Ardèche. Leur première action a souvent été la mise à l’abri des personnes par la mobilisation d’hébergeurs ou la location de logement laissés vacants.

 

Dans un second temps, les bénévoles s’assurent qu’elles disposent du minimum pour vivre dignement et subvenir à leurs besoins grâce à la mobilisation d’un réseau solidaire. Les collectifs mobilisent ainsi des ressources localement (appels aux dons, ressourcerie solidaire, friperie, associations caritatives) pour aider les familles à aménager les logements, se vêtir, se nourrir, ou encore se soigner.

 

Selon la Fondation Abbé Pierre, l’action de ces collectifs offre une démonstration opérationnelle de ce que peut produire le plan pour le Logement d’abord en termes d’insertion sociale à des échelles locales voire micro-locales. Ces collectifs apportent alors une réponse complémentaire aux actions institutionnelles en cours de développement dans certaines agglomérations de la région.

Depuis le début de la crise sanitaire, la Fondation a observé une fragilisation des personnes déjà en difficulté mais aussi une précarisation de la société à travers plusieurs signaux : augmentation du nombre de bénéficiaires du RSA (+11%), baisse dans la construction de logements sociaux (-26%), explosion des demandes d’aides alimentaires (+20% chez les 18-24 ans).

Pour la Fondation Abbé Pierre, le plan pour le Logement d’abord « doit revenir au centre des préoccupations politiques » afin de pallier à ces différents problèmes. Elle demande des mesures accompagnées de moyens conséquents au lieu de simples mesures « pansements » comme les moratoires sur l’expulsion ou les dettes qui ne seraient que des « bombes à retardement ». 

Ces différents collectifs citoyens apportent une petite réponse aux conséquences sociales de la crise sanitaire mais ne peuvent pas devenir une solution permanente. Ils pourraient tout de même entraîner un sursaut collectif afin de changer les choses.

 

En effet, l’Abbé Pierre disait : « Il y a à la fois des forces d’égoïsme et de la compassion dans la société. Il faut qu’il existe des initiatives privées, insolentes, qui dénoncent l’urgence pour que l’opinion puisse s’y intéresser et faire pression ».

 

 



Un article de la rédaction du Journal de l’éco

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