Industrie

Houdec Instrument à Abrest, une mesure maîtrisée

Houdec Instrument à Abrest, une mesure maîtrisée
Michel Thomas, directeur général de Houdec Instrument

Présente sur le territoire depuis plus de 40 ans dans la zone d’activités de la Tour d’Abrest, cette entreprise discrète spécialisée dans la fabrication d’appareils de mesure des fluides notamment pour les centrales nucléaires et les sociétés pétrolières possède un savoir-faire reconnu dans le monde entier. Michel Thomas, le directeur général, relate l’épopée de Houdec Instrument, redevenue française le 1er août 2013.


Créée en 1938 en région parisienne, Houdec Instrument a été la première société française à fabriquer des appareils de mesure de débit pour les fluides à la demande de l’industrie chimique. Elle arrive sur le bassin vichyssois en 1972 pour des raisons stratégiques de situation géographique centrale. « Depuis cette date, nous fabriquons des appareils de mesure de niveaux. C’est notre plus grande activité. Nous nous sommes spécialisés dans tout ce qui est hors standard avec des matériaux exotiques (6MO, titane, hastelloy…) » précise Michel Thomas, le directeur général, présent dans la société depuis décembre 1973. Son attachement à la région l’a tout de suite amené à recentrer, sur le territoire, les activités inhérentes au bon fonctionnement de l’entreprise. « Auparavant, c’était réparti partout en France voire en Europe. Je me suis vite rendu compte que nous avons toutes les compétences autour de nous. Nous travaillons par exemple avec Peintamelec pour les réglettes, l’ESAT de Creuzier-Le-Neuf pour les petits volets, MC Créations à Cusset pour nos sérigraphies, etc. Une de mes priorités est de travailler avec les gens de notre région. C’est le petit plus que j’ai essayé d’amener en tant que responsable d’entreprise.»

 « Nous travaillons avec le monde entier »

La spécialité de Houdec Instrument est la fabrication d’appareils de mesure notamment pour les centrales nucléaires, les sociétés pétrolières et de traitement de l’eau. L’entreprise bénéficie d’agréments très spécifiques. Pour certains, elle est même la seule au monde à les avoir. « Nous avons des agréments européens, américains, norvégiens, japonais, chinois… Nous avons passé beaucoup de temps à nous adapter à toutes ces normes, c’est ce qui fait notre force aujourd’hui. Nous ne fabriquons pas de grandes séries, juste ce que les autres ne veulent pas faire. Nous fournissons très régulièrement des appareils de sécurité pour EDF Nucléaire ainsi que pour le marché nucléaire chinois. Ils sont fabriqués à la demande selon un cahier des charges techniques très spécifique. Nos clients sont aussi Alstom Power, Areva Total et plusieurs sociétés pétrolières dans le monde.» Les jauges de niveau fabriquées par Houdec Instrument sont dotées d’un système de mesure avec indication visible de très loin. Ceux pour le nucléaire sont testés en laboratoire 24h/24 pendant neuf à dix mois avant l’obtention de la qualification.

« Nous réalisons nous-mêmes l’étude de résistance mécanique à la vibration et au séisme. » L’entreprise a également développé une technologie de transmission de données sans fil permettant à nos appareils de communiquer avec des salles de contrôles même situées à l’autre bout du monde.  Une société pétrolière égyptienne est très intéressée par cette nouvelle technologie qui lui permettrait de gérer à distance les stocks dans tous ses points de distribution de carburant répartis dans le pays.

Du personnel hautement qualifié

De l’usinage aux tests de résistance en passant par la soudure avec des appareils très spéciaux, tout est conçu sur place. « Du fait de la complexité des assemblages mécaniques, les soudures sont faites à la main dans le strict respect des procédures qualifiées et normes internationales. C’est extrêmement régulier. », explique Michel Thomas en désignant une pièce travaillée par un des soudeurs. « Ces appareils sont destinés à une des plus grandes usines au monde de gaz naturel liquéfié et de gaz domestique en Australie. Il ne faut pas loin de 40 minutes pour la traverser d’un bout à l’autre ! » Face à la concurrence de douze sociétés implantées à travers le monde, c’est grâce au grand savoir-faire et à la haute technicité de nos équipes que l’entreprise Houdec Instrument a remporté le marché australien. « Nous contrôlons à 100 % toutes les soudures par radiographie : 34 appareils = 1 600 radios ! De nos jours, il est assez difficile de trouver des gens sortant de l’école avec le niveau qui convient. Donc, nous les formons. Chez nous la formation est très importante. C’est par empirisme que l’on acquiert toutes les connaissances. Les salariés que nous avons recrutés récemment pour la production ont entre 50 et 55 ans. Nous ne trouvons plus beaucoup de personnes qui savent travailler sur un tour parallèle ou une fraiseuse traditionnelle.»

Depuis le 1er août 2013, après avoir été rachetée successivement par des groupes étrangers, la société abrestoise est redevenue française grâce au groupe Albatros, spécialisé dans la sous-traitance de haute technologie et dirigé par Jean-Pierre Calestroupat. « Nous avons longtemps appartenu à des groupes américains. Tous les quatre ans, nous étions revendus. Ces changements nous ont apporté un grand savoir-faire technique. Nous avons appartenu à des groupes de 118 000 personnes ! En 2013, nous avons retrouvé notre origine pour notre plus grande satisfaction. J’ai donc décidé avec le nouveau propriétaire de redonner à notre société son nom d’origine. »

Source : les carnets économiques du territoire sur vichy-economie.com

Voir les carnets économiques du territoire sur vichy-economie.com



Un article de la rédaction du Journal de l’éco

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