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Les coopératives agricoles de demain en question à Clermont-Ferrand

Les coopératives agricoles de demain en question à Clermont-Ferrand

Une table ronde co-organisée par la Chaire Alter-gouvernance de l’Ecole Universitaire de Management de Clermont et Coop de France a mis en lumière les coopératives agricoles et les enjeux de leur gouvernance. Parmi les partenaires de la chaire, la coopérative auvergnate Limagrain est intervenue par la voix de son Directeur Général, Jean-Christophe Juillard.


Une centaine de personnes était présente, mercredi 17 février, à l’Ecole Universitaire de Clermont-Ferrand, pour le lancement du Référentiel pour une gouvernance stratégique des coopératives agricoles, rédigé par Bertrand Valiorgue et Xavier Hollandts. Lancée en 2012 par ces deux économistes, la chaire Alter-gouvernance se penche sur l’évolution des coopératives bancaires, agricoles et des sociétés coopératives et participatives.

« Un besoin de recherche spécifique sur les coopératives »

« La chaire est née d’un constat dans le monde de la recherche en économie, où la théorie de l’agence, avec des entreprises cotées en bourse, ne peut pas être appliquée à toutes les entreprises. Il fallait une recherche spécifique aux coopératives », lance Bertrand Valiorgue. Si la description d’une gouvernance stratégique des coopératives agricoles reste complexe, au vu de la diversité de tailles et de pratiques de ces organisations, ce référentiel a pour ambition de guider les acteurs de la profession, engagés dans une démarche de progrès. Pour faire face aux évolutions économiques et technologiques, de la taille des coopératives au smart-farming, les chercheurs ont identifié quelques chantiers prioritaires.

« Des acteurs engagés dans une démarche de progrès »

Pour Bertrand Valiorgue, la coopérative doit notamment développer le lien avec les adhérents, par un découpage territorial important et des assemblées de section à l’échelle d’un bassin de vie. « Le maillage territorial est important pour créer du lien. On le remarque notamment dans la filière laitière, où les coopératives se sont éloignées des agriculteurs avec les quotas en n’étant que de simples outils de collecte ». Un second chantier consiste, pour le chercheur, à « habiter le territoire ». « La coopérative doit prendre en compte certaines attentes du territoire et aider les agriculteurs à mieux s’insérer », poursuit Bertrand Valiorgue. « Elle doit rayonner en participant à la vie sociale, culturelle, et politique ». D’autres points clés sont à prendre en compte, comme les parcours et les compétences des administrateurs ou l’implication les salariés dans la gouvernance.

« Réduire la distance entre les salariés et les agriculteurs »

Chantal Chomel, directrice des affaires juridiques à Coop de France pendant plus de 20 ans et vice-présidente du Crédit Coopératif, revient sur le lien avec les salariés. « Il faut réduire l’antagonisme entre les agriculteurs et les salariés, certaines coopératives incluent déjà des salariés au sein de leur conseil d’administration. » Si l’enjeu de la gouvernance proposée par Xavier Hollants et Bertrand Valiorgue vise un équilibre entre le pouvoir souverain des adhérents, la surveillance du conseil d’administration et l’équipe de direction, selon Chantal Chomel, « les coopératives peuvent encore partager plus de choses avec leurs adhérents ».

« Une orientation à long terme »

Jean-Christophe Juillard est lui intervenu en ouverture de la table ronde. A la tête du quatrième semencier mondial, présent dans 55 pays avec près de 10 000 collaborateurs, il s’est montré confiant, soulignant la possibilité de « concilier local et international sans renoncer à la rentabilité financière ». Avec un intérêt plus global et une orientation à long terme, « la coopérative a de beaux jours devant elle », a conclu le nouveau directeur de la coopérative auvergnate.



Un article de Yvan Guilhot

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