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L’impact des mouvements sociaux sur l’économie locale

L’impact des mouvements sociaux sur l’économie locale

Plus de 400 PME-TPE de la région ont accepté de témoigner dans le cadre de l’enquête de conjoncture semestrielle réalisée par le réseau régional des CCI. Il en ressort que le climat des affaires est désormais fragilisé par le maintien des mouvements sociaux de ces dernières semaines.


Le bilan 2018 des entreprises TPE et PME de la région Auvergne-Rhône-Alpes est favorable mais les résultats semblent avoir été impacté par les mouvements sociaux de fin d’année. En effet, près de la moitié des PME-TPE ont réalisés un chiffre d’affaires en progression sur 2018. Les entreprises confiantes dans la situation économique générale ne sont toutefois plus majoritaires : elles sont désormais 41%, soit une baisse de 30 points par rapport à juillet dernier.

Les chefs d’entreprises conservent néanmoins des projets de développement : 25%, soit une augmentation de 5 points par rapport à juillet dernier qui souhaitent augmenter leur niveau d’investissement et 29% prévoient une croissance de leur effectif salarié. Même si les difficultés de recrutement demeurent leur première préoccupation.

Par ailleurs, 30% de la proportion des PME-TPE ont leurs chiffres d’affaires qui ont baissé suite aux mouvements sociaux.

Près d’une PME-TPE régionale sur deux, soit 48% a enregistré une progression de son chiffre d’affaires en 2018
L’évolution du chiffre d’affaires en 2018 apparaît la plus favorable dans l’industrie et le tertiaire tourné vers les entreprises, avec un solde de + 35 et + 30. Dans l’industrie, le transport/logistique ainsi que pour les entreprises exportatrices, plus de 50 % des entreprises ont bénéficié d’une progression du chiffre d’affaires. Dans le BTP, le solde s’établit à + 21.

Ce bilan 2018 doit bien évidemment être appréhendé en tenant compte des mouvements sociaux débutés en fin d’année, et notamment du mouvement des « gilets jaunes ». Une part conséquente des TPE-PME a ainsi été impactée en termes de niveau d’activité. 30 % des TPE-PME qui composent le panel estiment qu’elles ont perdu du chiffre d’affaires en décembre du fait de ce mouvement, dont 11 % avec un impact à la baisse de 10 à 30 % et 3 % un impact supérieur à 30 %.

L’emploi
Malgré une activité moins soutenue, les difficultés de recrutement demeurent le premier frein. C’est une préoccupation pour plus de 50 % des PME-TPE dans le transport/logistique, le BTP, l’hébergement/restauration et l’informatique.

Plusieurs entreprises évoquent aussi la question de la fidélisation des salariés, qui est un sujet clé. Puis les difficultés d’accès au financement bancaire sont aussi fréquemment citées. Enfin, il est à noter que rares sont les TPE-PME à placer en tête de leurs préoccupations la mise en œuvre du prélèvement de l’impôt à la source.

Pour le 1er semestre de 2019, les PME de 10 à 49 salariés sont celles qui envisagent le plus d’augmenter leur effectif, avec un solde de + 35. Pour les PME de 50 salariés et plus, il s’établit à + 28. Le niveau est sensiblement plus limité pour les TPE, avec un solde à + 13.

Que ce soit pour développer ou maintenir leur effectif, 49 % des TPE-PME prévoient de recruter au cours du semestre, soit un niveau en recul de 4 points par rapport à juillet 2018. Pour 31 % des entreprises, il y aura au moins un recrutement avec création de poste. Près des deux-tiers des entreprises souhaitent recruter dans le transport/logistique et le BTP, une proportion élevée à mettre en relation avec le turn-over important des effectifs signalé par certaines entreprises dans ces deux secteurs.

L’investissement
Le bilan du 2ème semestre 2018 montre qu’une majorité des TPE-PME soit 53 % a réalisé les investissements prévus. Puis 19 % ont revu leurs projets en ne les réalisant pas ou en partie seulement, ce qui marque une progression sensible de 8 points par rapport à juillet 2018 et de 5 points sur un an.

Une TPE-PME sur deux aurait revu ses projets à la baisse. Le manque de trésorerie en serait la raison. Parmi les motifs invoqués viennent ensuite le manque de visibilité ou des prévisions d’activité qui ne se sont pas réalisées. Quelques entreprises évoquent explicitement des projets annulés en fin d’année du fait du mouvement social des « gilets jaunes ».

Malgré ce bilan mitigé, les perspectives pour le 1er semestre 2019 sont favorables. Et 25 % des TPE-PME de + 5 points annoncent un niveau d’investissement en hausse.



Un article de la rédaction du Journal de l’éco

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